Le stress et les enfants

Le stress est devenu l’un des fléaux de notre époque pourtant dite « de progrès ». Il n’est donc pas surprenant que nos enfants, de par leur capacité à absorber les émotions, en soient eux aussi les victimes.

Les facteurs de stress qui touchent et perturbent aujourd’hui nos enfants sont multiples : fragmentation de la cellule familiale, désaccords parentaux, perte de repères, pression scolaire, utilisation abusive d’écrans (mobiles, télévisions, ordinateurs, tablettes), pollution électromagnétique, confrontation à la violence télévisuelle ou réelle, sans oublier le climat ambiant que nos « enfants éponges » absorbent, bien malgré eux.

Le stress à l’école

Les pédopsychiatres, les psychologues pour enfants et moi-même en tant que sophrologue arrivent tous à la même conclusion : l’école génère un stress de plus en plus grand.

Les enfants sont confrontés à de multiples problèmes – parfois identiques aux nôtres – qu’ils n’ont pas la capacité de gérer.

Comme nous, les enfants ont un emploi du temps très chargé. Comme nous, ils travaillent, souvent plus de 35 heures par semaine. Ils passent au minimum 6 à 7 heures assis à l’école, statique, silencieux, s’efforçant d’ingérer, d’intégrer des connaissances académiques parfois ardues.

L’école occupe donc une place prépondérante dans leur vie. Elle est censée leur donner des outils et des savoirs qui vont les préparer à affronter un monde en crise.

Il est clair que, pour les parents, l’école est l’antichambre incontournable de la réussite sociale.

 

Cet enjeu génère des tensions supplémentaires chez les enfants. Si on rajoute à cela les évaluations, les conflits, la surcharge de travail, la peur du jugement des autres, le racket, et les agressions entre élèves pouvant aller jusqu’au harcèlement, ce sont autant de facteurs anxiogènes qui envahissent les établissements scolaires.

On ne s’étonne plus que le stress à l’école soit plus important, ou tout au moins plus notable qu’auparavant.

L’attente exacerbée des notes commence au primaire et s’amplifie dès l’entrée au collège, où elle peut même devenir obsessionnelle, supplantant de loin l’intérêt pour les matières elles-mêmes.

Les résultats des évaluations l’emportent sur la connaissance elle-même. L’école ne devient finalement qu’un passage obligé pour parvenir au bac, une succession ininterrompue d’épreuves, d’examens, de contrôles, d’interrogations orales, écrites, qui permettent de vérifier que l’élève est au niveau. Mais au niveau de quoi ? De qui ? Sur quels critères encore valides au XXI siècle ? Telles sont les questions qu’il est légitime de se poser.

On remet sur la table aujourd’hui le sempiternel débat sur les évaluations : faut-il des chiffres sur 10 ou sur 20 ? Ou peut-être des lettres : A ? B ? C ? Irons-nous jusqu’à D ? A moins d’adopter un code couleur ? jaune, orange, bleu ? On pourrait gloser à l’infini sur la modification du système d’évaluation.

Mais on reste de toute façon dans le culte de la productrice du classement et de la performance.

Car au-delà des notes, qui après tout ne sont que des chiffres, il est à nos yeux une question encore plus importante : l’attitude de l’enseignant qui accompagne l’évaluation, son commentaire, ses appréciations, ses critiques.

Car les mots sont bien plus puissants que les chiffres, sur le plan émotionnel, et l’on trouve encore trop fréquemment sur les copies et les bulletins des avis désobligeants.

Parfois même, ces commentaires sont proférés dans la classe, au milieu des élèves. Même teintées d’humour, les remarques cinglantes peuvent marquer un enfant, surtout un enfant qui doute de lui-même. Ces élèves en difficulté, qui auraient au contraire besoin de soutien et d’encouragement, se retrouvent parfois disqualifiés par les attitudes stigmatisantes du corps enseignant.

L’école ou la culture de l’ingratitude

L’enfant qui, dès la maternelle, est soumis à des évaluations et des comparaisons, peut appréhender de ne pas réussir. Il a le désir de faire plaisir à l’enseignant, et plus encore à ses parents. Si les évaluations ne sont pas favorables, l’enfant se rend compte qu’il déçoit ses parents et qu’il n’est pas à la hauteur de leurs espérances, les parents transmettant souvent à leurs enfants leurs propres craintes de l’échec. Depuis quelques années, nous avons remarqué que les enseignants de la maternelle et du primaire recommandaient fréquemment aux parents d’envoyer leur enfant chez le psychomotricien, l’orthophoniste pour un bilan. Les parents, déjà, s’angoissent et l’enfant est alors catalogué comme un cas.

Les élèves en difficulté ne sont pas les seuls à être critiqués. Même les élèves bien notés récoltent des commentaires de type « peut mieux faire », « se laisse aller à la facilité », etc.

L’école est bien plus généreuse en critiques qu’en louanges, ne tenant guère compte de ce qui pourrait aider l’enfant à devenir un adulte confiant, respecté et respectueux.

Pourtant, ce sont bien les encouragements et les compliments qui vont aider l’enfant, puis l’adulte, à se développer sereinement. Ce sont ces nourritures affectives et effectives qui renforcent l’estime de soi. La critique, le blâme, surtout s’ils sont récurrents, entament le capital confiance de l’enfant, le dévitalisent et risquent de faire de lui un adulte critique, lequel à son tour jugera blâmera son prochain, renouvelant automatiquement un modèle de comportement erroné et nocif.

Les enseignants qui pratiquent des disciplines de bien-être au sein de leur classe témoignent de progrès tant au niveau des résultats que de l’ambiance générale de la classe.

Nombreux sont les enseignants qui se montrent intéressés par les nouvelles approches de bien-être. Leur mission est de plus en plus difficile et, dans certains établissements, ils doivent faire face à des situations éprouvantes, des comportements agressifs.

Ils auraient eux aussi bien besoin d’être épaulés et d’avoir à leur disposition des outils, des formations qui leur permettent de faire face aux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien.

A ne pas perdre de vue : il est clair que les enseignants ne peuvent se substituer aux parents et encore moins remplacer un père et parfois une mère qui fait défaut de présence ou d’éducation. On a tendance à vouloir déresponsabiliser les familles, mais c’est aux parents de veiller sur leurs enfants, de leur passer le relais et de faire en sorte qu’ils deviennent au minimum des êtres équilibrés et fraternels. Et au passage d’encourager les professeurs de nos enfants à adopter une attitude positive.

On ne peut pas tout attendre de l’école et du corps enseignant qui a déjà fort à faire, mais on devrait pouvoir compter sur leur bienveillance.

 

J’ai voulu partager et retranscrire des passages de ce livre (Source : Ma méthode de sophrologie pour les enfants (Carole Serrat et Laurent Stopnicki) car je reçois régulièrement des enfants et des parents en détresses. Les enfants sont réellement stressés par l’école et tout ce qui gravite autour.

 

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